Positano sur la côte amalfitaine n’en finit pas de faire rêver. La simple évocation du nom de ce petit village niché sur la prestigieuse costiera italienne suffit pour insuffler dans n’importe quelle conversation la juste dose de chic arty (super hype s’il vous plaît). Et si, dans la même conversation, se glisse la mention de l’hôtel hyper couru Le Sirenuse, c’est doublement chic! Explications.
Le Sirènes de Positano
Le Sirenuse, c’est cet hôtel désormais iconique qui fût d’abord la résidence de vacances de la famille italienne Sersale. En 1951, les frères et soeur, Paolo, Aldo, Anna et Franco, créent l’établissement sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui et décident de le nommer en référence aux trois îles de Li Galli que l’on peut admirer à l’horizon depuis les chambres et les terrasses de l’hôtel. Ces rochers, longtemps comparés aux sirènes mythologiques qui attiraient les marins de leur voix envoutante, offrent un spectacle de chaque instant avec la lumière changeante du soleil sur la mer Méditerranée. Lorsque Antonio Sersale, co-propriétaire de Le Sirenuse, découvre le travail de Caroline Bachmann à la galerie Gregor Staiger à Zürich (https://tetamag.ch/market/caroline-bachmann-nicolas-party-x-gregor-staiger-zurich/) c’est la réminiscence de ces paysages méditerranéens d’enfance qui refont surface. La douceur des couleurs des paysages aquatiques, la volonté de capter l’instant dans sa fugacité avec ses compositions et la tendresse qui se dégagent des œuvres de l’artiste suisse provoquent l’envie de travailler avec elle. Après la piscine magistrale en mosaïques de Nicolas Party qui est intervenu l’année dernière in situ, c’est désormais les peintures de Caroline Bachmann que l’on pourra admirer dans le bar emblématique de l’hôtel.
Chambre 65
C’est depuis cette chambre, qui offre une vue imprenable sur la ville de Positano et sur la mer avec au loin les fameux rochers de Li Galli, que l’artiste observera le panorama avec toutes les variations de couleur au fil du temps et de la lumière au cours de la journée. Comme à son habitude, Bachmann, débuta avec des dessins au crayon sur place, puis ce n’est que plus tard, de retour dans son studio en Suisse, qu’elle a décidé que les îles seraient le point central de ses compositions et que ces dernières prendraient la forme de tondos. Ces paysages intensémment émotionnels sont circonscrits par une lumineuse bordure ambrée faite de pigment traditionnel italien de terre de Sienne.
Le Sirenuse I – XX, 2025
L’oeuvre demandera neuf mois de travail pour être finalisée. Au total, vingt pièces composent Le Sirenuse I – XX, 2025 (chacune d’un diamètre de 30 centimètres) et décrivent, avec une poésie saisissante que seule Bachmann arrive à transmettre, la beauté du paysage changeant au gré des heures de la journée. La série, qui commence à minuit, se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre et se décline tout en délicatesse et subtilité. Les vingt tondos ont trouvé leur place, avec une facilité déconcertante, sur les murs du Don’t Worry Music Bar (qui fût le salon de la famille jadis) dans les niches en forme d’arche qui décorent la pièce accueillant également une oeuvre néon de Martin Creed, Don’t Worry (2016). Entre luxe italien décadent et oeuvres d’artistes contemporains, Le Sirenuse est assurément un lieu ou le temps se met entre parenthèses pour faire place à l’évasion…


